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LA COUR DEVIENT UNE BASSE-COUR

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A u début du règne de Mohammed VI, le holding royal ONA, dont le monarque et sa famille possèdent des titres, va mal. Très mal, même. Un an plus tôt, en 1999, il a dû emprunter 500 millions de dirhams (50 millions d’euros) aux banques pour repousser un magnat de la finance, Othman Benjelloun, qui venait de lancer un raid boursier sur la SNI, un autre holding royal 1 . Puis, dans les deux ans qui suivent, l’ONA pâtit de la stratégie désastreuse de Mourad Chérif, qui y sévit comme P-DG de 1999 à 2002. Surnommé « Mourad II  2  » par ses employés en référence au calife ottoman Mourad I er , Chérif est atteint d’un sévère syndrome d’autosuffisance et reproduit à volonté les compor­tements du Makhzen : obséquieux avec les puissants, odieux avec les faibles. C’est ainsi qu’il fait volontiers patienter deux heures durant les administrateurs de Danone, pourtant associés de longue date de l’ONA au sein de la Centrale laitière. Mais le plus grave n’est pas là. Mourad Chérif se piqu...