Sahara occidental: Haidar demande à l'ONU la protection des défenseurs des droits humains
La militante sahraouie des droits de l'homme et prix Nobel alternatif 2019, Aminatu Haidar, a demandé au bureau du rapporteur spécial de l'ONU pour les défenseurs des droits de l'Homme de prendre en compte la gravité de la situation dans les zones occupées du Sahara occidental et prendre des mesures pour empêcher le Maroc de continuer à réprimer et à emprisonner des militants pacifiques.
Lors d'une réunion, tenue au "Wilson Palace" à Genève, Mme Haidar a indiqué que le Maroc agissait en toute impunité pour faire taire les Sahraouis qui osent défendre publiquement le respect de la légalité internationale au Sahara occidental occupé.
"Le Maroc utilise tous les temps la pression contre les Sahraouis. Expulser les Sahraouis de leur travail, prononcer des peines injustes, transférer illégalement des Sahraouis sur le territoire marocain ou utiliser la diffamation à l'encontre de militants reconnus, sont des méthodes qui sont devenues des pratiques normales du régime marocain", a dénoncé Mme Haidar, ajoutant que "l'objectif du Maroc est de recourir à la peur pour démanteler et éliminer les organisations travaillant pacifiquement dans les zones occupées du Sahara occidental".
La "Gandhi Saharauie" a également dénoncé la grave situation dans laquelle se trouvent les prisonniers politiques sahraouis, notamment le groupe de "Gdeim Izik", et a demandé à intervenir pour leur libération immédiate, affirmant que "des peines de prison à vie ont été prononcées, émis de Rabat et basé sur de fausses preuves". Elle a également dénoncé les récentes condamnations prononcées à l'encontre de la militante Mahfouda Bamba Lefekir, condamnée à six mois d'emprisonnement, et le militant Husein Bachir Brahim, illégalement remis par le gouvernement espagnol et condamné à 12 ans d'emprisonnement.
Haidar a demandé au bureau du rapporteur spécial des Nations unies pour les défenseurs des droits de l'Homme de soutenir les recommandations de l'ancien émissaire des Nations unies pour le Sahara occidental, Horst Kohler, visant à renforcer la confiance et à envoyer une commission dans les régions occupé pour préparer de vrais rapports sur la situation. "Il est inquiétant que l'ONU doive demander à la puissance occupante l'autorisation de se rendre sur un territoire en décolonisation", a déclaré Mme Haidar.
Une action urgente de l'ONU pour défendre la justice et la dignité du peuple sahraoui
"Compte tenu de la gravité de la situation et du manque d'implication de l'ONU, il est difficile de continuer à convaincre les jeunes de la lutte non violente. Nous avons besoin d'une action urgente pour démontrer que la communauté internationale et ses organisations sont capables de défendre la justice et la dignité du peuple sahraoui", a averti Haidar pour éviter de retourner sur les lieux d'un conflit armé dans la région.
Pour sa part, la représentante du Rapporteur spécial a accordé une attention particulière aux données présentées par le militant sahraouie et a demandé à établir un contact direct pour recevoir des informations permanentes sur la situation.
Il a également déclaré que la situation de la militante sera suivie de près pour éviter les représailles du régime marocain à son retour au Sahara occidental.
Etaient également présents à la réunion des membres du la Fondation "Right Livelhood, une organisation qui attribue le prix Nobel alternatif.
Ce prix a été décerné cette année à quatre défenseurs des droits de l’Homme et du climat, dont la militante sahraouie Aminatu Haidar. C’est la toute première fois que Right Livelihood honore un Lauréat du Sahara occidental.
Les Lauréats recevront leurs distinctions le 4 décembre lors de la Cérémonie du Prix Right Livelihood 2019 à Stockholm.
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