Violations marocaines du cessez-le-feu: le Polisario appelle l'ONU à prendre des mesures
CHAHID EL HADETH - Le Bureau permanent du Secrétariat national du Front Polisario a appelé le Conseil de sécurité des Nations Unies à prendre des mesures "urgentes" pour mettre fin aux violations marocaines du cessez-le feu et l'ouverture des territoires occupés du Sahara occidental aux observateurs internationaux, a rapporté lundi l'agence de presse sahraouie (SPS).
Le Bureau permanent a, lors de sa réunion dimanche sous la présidence du président sahraoui, Secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, examiné le récent rapport du Secrétaire général de l'ONU sur le Sahara occidental, soulignant les violations flagrantes commises par le Maroc concernant l'accord de cessez-le-feu et la situation des droits de l’homme dans les territoires sahraouis sous occupation marocaine, a indiqué SPS.
Le Bureau permanent a également abordé les dangers qui menacent la paix et la stabilité dans la région, notamment le trafic de la drogue en provenance du Maroc, qui soutient et encourage le crime organisé et les groupes terroristes.
Il a également lancé un appel au peuple sahraoui à "déjouer tous les complots de l’ennemi, à travers l’attachement à son unité nationale et son attachement à son représentant unique et légitime le Front Polisario pour faire aboutir ses aspirations à la liberté et à l’indépendance".
Le Bureau permanent du Secrétariat national du Polisario a de surcroit condamné les obstacles dressés par le Maroc devant toute solution juste et durable du conflit du Sahara Occidental devant permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.
L’ONU a, rappelle SPS, dénoncé la construction par le Maroc d’un nouveau mur de sable près du territoire sahraoui occupé de Mahbes qu’elle a qualifié de "violation majeure" de l’accord militaire N 1, exigeant le démantèlement de cette barrière ainsi que tous les postes militaires déployés par l'armée marocaine dans les zones restreintes.
"L’armée royale du Maroc a construit un nouveau mur de sable près de Mahbes, qui s'étend actuellement sur 80,26 km du nord au sud, parallèlement au mur existant. Il s’agit d’une violation majeure de l'accord militaire n 1", écrit le SG de l’ONU, Antonio Guterres dans son rapport préliminaire sur la situation au Sahara occidental, transmis au Conseil de sécurité.
M. Guterres a également déploré les restrictions imposées par le Maroc à la liberté de mouvement de son envoyé personnel, Horst Kohler, et de la Minurso, regrettant que l’émissaire onusien n’ait toujours pas accès aux interlocuteurs locaux dans les territoires sahraouis occupés.
"La Minurso n’a pas accès à des interlocuteurs locaux à l’ouest du mur de sable, ce qui continue de limiter sa capacité d’évaluer en toute indépendance la situation au Sahara occidental à des fins d’analyse ou de sécurité", écrit le secrétaire général dans son rapport final sur la situation au Sahara occidental.
M. Guterres a relevé que ce blocage imposé par le Maroc a empêché la mission onusienne de "s’acquitter de cette partie de son mandat qui consiste à prêter assistance" à M. Kohler.
"Le pire, s'est-il indigné, est que ces restrictions n’ont fait que s’aggraver pendant la période considérée, et ceci alors même que mon envoyé personnel demandait à mon représentant spécial de l’aider à maintenir des contacts avec certains interlocuteurs locaux".
Le Conseil de sécurité s’était réuni la semaine dernière à New York pour examiner la situation au Sahara occidental et évaluer les premières étapes lancées par l’émissaire Horst kohler pour relancer le processus onusien.
Le Conseil de sécurité devait reconduire le mandat de la Minurso fin avril. Les Etats-Unis, porte-plume des résolutions sur le Sahara occidental, souhaitent faire adopter le texte par consensus.
La dernière résolution du Conseil de sécurité sur la Minurso a été adoptée en octobre dernier à l’issue d’un vote de 12 voix contre trois abstentions (la Russie, la Bolivie et l’Ethiopie).
Les trois pays ont, alors, justifié leur abstention par le fait que leurs remarques n’ont pas été prises en considération par la délégation américaine.
Commentaires
Enregistrer un commentaire