Maroc : le problème c’est Mohammed VI


Trop souvent, au Maroc, on considère que la corruption et l’abus du pouvoir sont l’apanage de l’entourage du roi. Il est difficile de savoir si les Marocains croient fermement à cela ou s’il s’agit seulement d’un effet de rhétorique. Ce jeu existe depuis les premiers jours de l’indépendance formelle du Maroc et l’on trouve que l’opposition politique d’alors usait de ce mensonge: on disait alors que ce sont Oufkir et ses amis qui contribuent à dévoyer Hassan II du droit chemin. Même Ben Barka entretenait cette illusion et à lire ses textes d’avant son document d’autocritique « L’option révolutionnaire », on le trouve attribuer l’échec politique et institutionnel du Maroc de cette époque aux manœuvres d’Oufkir, dépeignant de surcroît celui-ci comme le magicien maléfique qui tient sous son emprise l’innocent monarque chérifien.

Jusqu’à présent cette image continue encore à fausser les consciences. Il est difficile de convaincre la majorité des Marocains que le manipulateur réel qui tient toutes les ficelles du jeu politique n’est nul autre que le despote alaouite.

Les crimes économiques de la monarchie marocaines ont eu lieu sous Mohammed V le grand père de l’actuel tyran. Les meilleures terres arables, confisquées aux colons, sont indûment transformées en patrimoine royal, et peu de gens savent que le refus de la monarchie de partager le pouvoir avec la bourgeoisie dite nationaliste tient précisément à cette volonté exprimée à l’aube des indépendances formelles de s’accaparer les richesses au détriment de la population.

Les coups d’État militaires du courageux Lieutenant-colonel Ababou en 1971 et celui de feu Oufkir, furent l’expression d’une volonté de mettre fin à la corruption et à la concupiscence incarnée en réalité par Hassan II. Les putschistes étaient des héros qui voulaient nettoyer les écuries d’Augias souillées par Hassan II.

Maintenant c’est son fils surnommé Midas VI qui poursuit l’œuvre des prédécesseurs. Sauf que le pourrissement du corps despotique alaouite arrive à un stade où ses relents nauséabonds deviennent irrespirables.



Il est vrai que les Marocains sentent la mauvaise odeur sans savoir le lieu de ses émanation. Mais le temps joue en faveur d’un changement au cours duquel les yeux commencent à voir un peu plus clair. C’est qu’en réalité, la révolte des Marocains est davantage le fait du despote alaouite Mohammed VI.
Ses erreurs et son aveuglement sont tels que son renversement devient une nécessité historique. Les lois de l’histoire sont imparables, malgré toutes les tentatives de détournement du cours des choses.

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