Le G20 déterminé à lutter contre le terrorisme et de prendre en charge la question climatique
Au deuxième jour des travaux du Sommet des pays du G20,
les chefs d'Etat les plus puissants du monde devaient mettre en œuvre lundi les réponses "fortes" aux attentats de Paris, mais aussi trouver un compromis pour la prise en charge de la question relative au climat en prélude à la COP21, prévue prochainement en France.
Le sommet réuni depuis dimanche dans la station balnéaire d'Antalya (sud de la Turquie), doit s'achever en milieu de journée après une laborieuse nuit de négociations.
Les Etats du G20 vont affirmer leur "détermination" à trouver à la COP21 de Paris un accord respectant l'objectif de "limiter le réchauffement climatique à 2 degrés".
Le G20 souhaite que la COP21 accouche d'un "protocole, autre instrument ou accord ayant force juridique" et "s'appliquant à toutes les parties".
"Nous reconnaissons que 2015 est une année décisive", soutiennent les vingt premières puissances économiques mondiales, qui plaident pour la conclusion à Paris d'un accord "juste, équilibré, ambitieux, durable et dynamique".
Ce futur accord doit aussi respecter les "responsabilités différentiées et les capacités de chacun", selon le G20. En clair, faire la différence entre les pays riches, responsables historiques du réchauffement, et les économies en développement, qui craignent d'être bridées dans leur évolution.
Ce texte appelle notamment les membres du G20 à renforcer leur coopération pour limiter la liberté de circulation des terroristes, à lutter contre la propagande sur Internet et à accroître la traque financière du terrorisme.
S'exprimant lors d'une conférence de presse en marge du sommet des pays du G20, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a annoncé qu'il allait bientôt présenter aux Etats membres des Nations Unies un plan d'action pour prévenir l'extrémisme violent.
Face au terrorisme, "notre réponse doit être forte, mais toujours dans le cadre de l'état de droit et respectueuse des droits de l'homme", a souligné le SG de l'ONU.
La Syrie au cœur de la rencontre Poutine/Obama
Outre le terrorisme et le climat, le sommet du G20 aura malgré tout permis une avancée majeure sur le cas de la Syrie et la crise des réfugiés.
Dimanche, à la surprise générale, Vladimir Poutine et Barack Obama se sont isolés du reste des dirigeants du monde pour un tête-à-tête de 35 minutes.
Les deux hommes ont endossé les avancées diplomatiques obtenues samedi dernier à Vienne par les acteurs en charge du dossier, s'accordant sur la nécessité d'une transition politique en Syrie, selon leurs entourages.
Les divergences subsistent toutefois sur le sort de Bachar al-Assad, soutenu par Moscou et l'Iran, et que les Occidentaux et les pays arabes veulent voir quitter le pouvoir.
Face à la plus grave crise de déplacement des réfugiés, M. Ban a déclaré compter sur le soutien des dirigeants du G20.
Il a appelé les pays européens qui sont confrontés à ce déplacement massif à ne pas réduire l'aide au développement pour financer le coût du flot de réfugiés. "Aider les gens dans le besoin ne devrait pas être un jeu à somme nulle", a-t-il dit.
Il a exhorté les dirigeants du G20 à entendre les appels à un plan pour la région qui pourrait avoir l'ampleur du Plan Marshall mis en place après la seconde guerre mondiale.
Londres et Moscou, vers un rapprochement ?
Le président russe Vladimir Poutine s'est également entretenu en marge de la conférence du G20 avec le Premier ministre britannique David Cameron, et a appelé lundi à lutter ensemble contre le terrorisme et renforcer les relations entre Moscou et Londres qui traversent une période difficile.
"Les derniers événements tragiques, notamment en France, témoignent que nous sommes tout simplement obligés (...) d'unir nos efforts dans la lutte contre ce mal, le terrorisme", a déclaré M. Poutine.
Les deux pays avaient quand même réussi à "mettre en place un bon mécanisme de coopération dans différents domaines", a-t-il fait rappeler.
Moscou et Londres divergent notamment sur le règlement de la crise en Syrie. La Russie insiste que c'est au peuple syrien de décider du sort président Bachar al-Assad, alors que la Grande-Bretagne, tout comme les autres Occidentaux, exigent son départ.
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